De l’apparition du jazz en France jusqu’au Quintette du Hot Club de France.
Cet retrace un des groupes fondateurs du Jazz en France à travers deux grandes figures du jazz français : Django Reinhardt et Stéphane Grappelli.
L’arrivée du jazz en France
Le jazz n’arrive en France qu’avec la 1ère guerre mondiale. En effet, les Noirs américains sont enrôlés dans l’armée et certains d’entre eux, pour motiver les troupes, créent des orchestres. C’est ainsi que débarque en France en 1917 Jim Europe et ses “Hell Fighters” dont le brass band est plus proche du ragtime que du jazz orléanais. Ces musiciens sillonneront de nombreuses villes françaises avant de repartir.
A partir de là, se créeront de nombreux orchestres essayant en vain d’imiter les américains. En effet, le mot “jazz” ou “jazz band” sera employé à tort (sous l’effet d’une mode) et ne désignera plus une musique d’origine afro-américaine, mais des orchestres de bal. C’est pour les distinguer qu’apparaît le terme de jazz hot.
Mais le moment le plus important dans l’émergence d’un jazz français est sans doute la “Revue nègre” (Music hall) avec Joséphine Baker en 1915.
La création du Quintette du Hot Club de France
Il faudra attendre quelques années avec la création du Hot Club de France en 1932et de la revue “Jazz Hot” en 1935 pour que naisse une critique de jazz en France et que celui-ci ne se limite pas à une musique de danse et d’accompagnement. On s’intéresse plus à la musique en elle-même tout en revenant aux origines. C’est dans les années 1930 que naît le célèbre Quintette du Hot Club de France.
Le plus célèbre des morceaux du QHCF : Minor Swing :
Django Reinhardt, guitariste virtuose du Quintette du Hot Club de France
Les débuts de Django Reinhardt
C’est dans une roulotte que Jean-Baptiste Reinhardt, baptisé par ses cousins Django, voit le jour un 23 janvier 1910 à Liberchies en Belgique. Sa mère est danseuse et acrobate et son père musicien et accordeur de piano. Tout au long des voyages de sa tribu et campement en campement, il écoute les anciens jouer du violon, de la mandoline et de la guitare. Son éducation musicale se fait entièrement selon la tradition tzigane, c’est-à-dire grâce à une transmission orale. Mais né fréquentant pas l’école, il ne saura jamais lire ni écrire.
Après avoir sillonné toute l’Europe, sa famille s’installe dans un campement près de Paris. C’est là qu’il obtient, à l’âge de douze ans son premier instrument : un banjo. Passionné et surtout obstiné, il apprend très vite et fait ses premiers accompagnements un an plus tard. En effet, il se produit dans les bistrots alentours avec quelques accordéonistes comme Guérino, Alexander ou encore Jean Vaissade. C’est d’ailleurs avec ce dernier qu’il enregistre sa première « galette » (disque 33 ou 78 tours) en 1928.
C’est aussi à cette époque qu’un accident se produit : sa roulotte prend feu et il en réchappe la main et la jambe gauche brûlées. D’une tendance méfiante envers les médecins, il n’accepte que beaucoup plus tard de se faire soigner. Il doit alors, tout seul, rééduquer sa main pendant de longs mois. Son frère Joseph, dit « Nin-Nin », lui offre une guitare aux cordes beaucoup plus souples que celles d’un banjo. Et c’est à partir de son handicap, son orgueil et son travail acharné qui constituent pour lui une sorte de défi (il ne lui reste seulement que trois doigts valides), qu’il se forge une technique unique. Celle-ci repose sur le fait qu’il utilise le médiator à la perfection. Il peut ainsi recommencer ses tournées de bals musettes comme accompagnateur, mais cette fois-ci en tant que guitariste.
La révélation du jazz
Ce n’est que trois ans plus tard, sur la côte d’Azur, que Django découvre le jazz : le peintre Emile Savitry, impressionné par son jeu, lui fait découvrir pour la première fois des disques de Louis Armstrong (trompette), de Duke Ellington (pianiste, compositeur, chef d’orchestre), de Joe Venuti (violon) et Eddie Lang (guitare). C’est pour lui une révélation et c’est à partir de ce moment-là qu’il décide de se consacrer entièrement au jazz.