Le public ne s’en rend pas souvent compte, mais organiser un festival de musique est une tâche presque impossible et qui devient, malheureusement, de plus en plus difficile. Les amateurs de festivals, eux, s’en rendent bien compte quand ils regardent leurs événements préférés disparaître chaque année. Alors, pourquoi est-ce de plus en plus difficile ?
Un premier festival, c’est un exploit
Il faut bien insister sur le fait qu’être capable de créer un festival est déjà un exploit en soi. Ce genre de manifestations coûte cher, très cher, et il n’est pas facile d’obtenir des financements. On ne va pas se mentir, le genre de musique que votre festival diffuse va largement influencer la décision des autorités locales et des sponsors de vous financer ou non.
Si votre festival soulève la moindre question, s’il y a le moindre risque de débordements ou de nuisance sonore trop importante, vous trouverez difficilement des responsables municipaux et régionaux pour vous soutenir. De même, les sponsors ne veulent pas être associés à n’importe quel événement. Ils sont de moins en moins nombreux à prendre de risque et financer un premier festival est extrêmement difficile.
Faire durer son festival
Cependant, le plus difficile restera toujours de faire durer son festival. Réussir à le faire durer 10 ans ne vous mettra jamais à l’abri, comme ce festival, Rocktambule, qui a dû s’arrêter après 22 ans ! Pourquoi ? Simplement parce que sa dernière édition n’avait pas été suffisamment rentable, alors même que le festival était une référence de la région grenobloise.
Effectivement, organiser un festival coûte très cher et ce n’est pas toujours facile d’atteindre la rentabilité. D’abord, il faut trouver le bon équilibre pour donner envie aux gens de venir, mais également pour limiter les coûts et gagner suffisamment d’argent pour se rentabiliser. C’est une tâche difficile qu’il faut accomplir chaque année et aucun festival n’est à l’abri d’une mauvaise année, pas même les très gros festivals que nous connaissons tous.
Les petits festivals sont de plus en plus fragiles
Évidemment, les petits festivals sont plus fragiles et leur réussite est moins certaine chaque année. Cependant, ce n’est pas que la question financière qui va peser lourdement sur l’avenir d’un festival. Son rapport avec la région et la ville dans laquelle il se déroule va également avoir un impact très fort. Quand c’est un grand festival comme le Hellfest, le battage médiatique d’une tentative d’interdiction le protège, mais ce n’est pas le cas pour les petits festivals.
Ainsi, beaucoup de petits et jeunes festivals qui essayent de promouvoir certains types de musiques qui n’ont pas toujours l’approbation des détenteurs du bon goût doivent également lutter contre certaines pressions politiques. Les élus locaux craignent souvent qu’un festival engendre des troubles à l’ordre public, mais ils ont également peur pour l’image de leur ville ou de leur région. Un long parcours du combattant de plus en plus difficile pour les petits festivals.